Dernière mise à jour le 7 mai 2025

Abandon de poste : que dit la loi ? Conséquences, démarches et prévention

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L’abandon de poste est un phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde du travail, notamment en période de tension ou de perte de motivation chez certains salariés. Mais depuis 2023, la législation a profondément évolué : un salarié qui quitte son poste sans justification peut désormais être considéré comme démissionnaire, ce qui change radicalement les conséquences pour lui… et les obligations pour l’employeur. Dans cet article, nous vous proposons une analyse complète et à jour des nouvelles règles applicables en 2025, des procédures à suivre et des bonnes pratiques à adopter. Que vous soyez dirigeant d’entreprise, responsable RH ou salarié concerné par une situation de ce type, cet article vous aidera à y voir clair et à sécuriser vos démarches, dans le respect du droit.

Sommaire

Qu’est-ce qu’un abandon de poste ?

La fiche officielle du Service Public nous informe que l’abandon de poste désigne une absence volontaire du salarié, sans autorisation ni justification, sur une période prolongée. Il s’agit d’un comportement qui interrompt brutalement l’exécution du contrat de travail sans respecter les règles en vigueur.

Cependant, certaines absences ne peuvent pas être considérées comme un abandon de poste :

  • le droit de grève,
  • l’exercice du droit de retrait en cas de danger grave et imminent,
  • une absence justifiée par un arrêt maladie ou un événement imprévu.

Pour en savoir plus, consultez.

La présomption de démission : ce que dit la loi en 2025

Depuis l’entrée en vigueur du décret n°2023-275 du 17 avril 2023, un salarié qui abandonne volontairement son poste est présumé démissionnaire, s’il ne répond pas à une mise en demeure de l’employeur.

Le processus légal :

  1. Mise en demeure écrite de l’employeur, demandant au salarié de justifier son absence et de reprendre le travail dans un délai d’au moins 15 jours calendaires.
  2. En l’absence de réponse, ou si l’absence n’est pas légitime, le salarié est présumé démissionnaire.
  3. Cette présomption s’appuie désormais sur l’article L1237-1-1 du Code du travail.

L’objectif : simplifier les démarches des employeurs tout en encadrant les situations d’absences injustifiées.

Quelles conséquences pour le salarié ?

1. Perte des droits à l’assurance chômage

Un salarié qui est considéré comme démissionnaire ne bénéficie pas de l’allocation chômage, sauf cas particuliers (exemple : démission légitime reconnue par France Travail).

2. Suspension de la rémunération

Durant la période d’absence non justifiée, le contrat est suspendu : le salarié ne perçoit aucun salaire.

3. Risque de sanction disciplinaire

Même en cas de refus d’appliquer la présomption de démission, l’employeur peut entamer une procédure de licenciement pour faute grave, ce qui entraîne la perte des indemnités (préavis, licenciement…).

Quelles démarches doit effectuer l’employeur ?

La mise en demeure

Elle doit être faite par écrit (lettre recommandée ou remise en main propre contre décharge) et mentionner :

  • une demande de justification de l’absence
  • le délai (minimum 15 jours calendaires) dans lequel le salarié doit reprendre son poste* en l’absence de justification
  • la précision que, passé ce délai, si le salarié n’a pas repris son poste, il sera présumé démissionnaire et tenu de respecter un préavis.
  • la possibilité de considérer la situation comme une démission en l’absence de réponse,
  • les droits du salarié à présenter ses observations.

Attention : Une mise en demeure sans ces éléments serait juridiquement contestable. Il est fortement conseillé de se faire assister par un avocat.

Procédure disciplinaire (en alternative)

Si l’employeur préfère ne pas utiliser la présomption de démission, il peut déclencher une procédure disciplinaire aboutissant à un licenciement pour faute grave.

Cela implique :

  • une convocation à entretien préalable,
  • un entretien permettant au salarié de s’expliquer,
  • la notification du licenciement (avec justification claire et factuelle).

Prévenir les abandons de poste : les bonnes pratiques

Pour les employeurs

  • Encadrer l’intégration et le suivi RH dès la prise de poste.
  • Identifier les signaux faibles (retards, démotivation, conflits) pour agir rapidement.
  • Mettre en place un référent ou un espace d’échange confidentiel.
  • Documenter toutes les absences et les échanges liés à une situation de tension.

Pour les salariés

  • Communiquer rapidement avec l’employeur en cas de difficulté ou d’empêchement.
  • Demander un arrêt de travail en cas de besoin médical ou psychologique.
  • Connaître ses droits et obligations pour éviter des décisions hâtives aux lourdes conséquences.

Comment Kyonos vous accompagne avec une approche 360° en droit social

Chez Kyonos, cabinet d’expertise comptable engagé auprès des TPE et PME, nous savons que la gestion du personnel ne se résume pas à des bulletins de paie. Elle implique aussi des situations complexes à fort enjeu, comme l’abandon de poste.

C’est pourquoi nous proposons un accompagnement complet, grâce à :

  • notre expertise sociale intégrée (paie, contrat, droit du travail),
  • une veille légale continue,
  • et des partenariats stratégiques avec des avocats spécialisés en droit social.

Cette vision 360°, unique et sur mesure, vous permet de prendre des décisions éclairées, d’éviter les erreurs de procédure et de protéger durablement votre entreprise.

Conclusion

L’abandon de poste n’est plus une zone grise juridique. Avec l’entrée en vigueur de la présomption de démission, la législation donne aux employeurs un cadre clair pour agir. Mais encore faut-il respecter les procédures à la lettre, éviter les interprétations hâtives, et adopter une posture à la fois ferme et respectueuse des droits du salarié.

Face à ces défis, il est essentiel d’être bien entouré. Le cabinet Kyonos, avec ses partenaires avocats en droit social, vous apporte un accompagnement global pour sécuriser chaque étape : de la prévention des conflits à la gestion des contentieux, en passant par l’optimisation de votre politique RH.

Image de David Adraï

David Adraï

Après 10 années d'expérience dans des cabinets d'experts comptables réputés, je mets, aujourd'hui, mon expertise variée au service de services comptables et financiers de qualité, axés sur la satisfaction client.

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